Portrait d’expat en Arabie saoudite : Marie-Laure Hubert, expatriée à Riyadh !
- PORTRAITS D'EXPATS
La rédaction
- 10 février 2025
- 15 minutes read

Marie-Laure Hubert est installée à Riyadh, en Arabie saoudite, depuis septembre 2022 et réside dans le compound Al Nakhla Residential Resort. Elle décrit Riyadh comme une ville contrastée entre le jour, où l’activité semble ralentie, et la nuit, où elle s’anime avec une offre variée de sorties et de loisirs. Son expatriation résulte d’une opportunité professionnelle pour son mari, qui collaborait déjà depuis plusieurs années avec l’Arabie saoudite avant d’y être affecté.
Marie-Laure Hubert, depuis combien de temps en Arabie saoudite ? Dans quelle ville/quel compound vivez-vous actuellement ?
Je suis arrivée en septembre 2022 mais beaucoup d’anciens de Riyadh pensent que je suis en Arabie depuis plus de 5 ans. Je vis dans un compound au nord de la ville, à Al Nakhla Residential Resort.
Comment décririez-vous la ville de Riyadh en quelques mots ?
Il faut distinguer Riyadh le jour et Riyadh la nuit. En journée, tout semble éteint, au ralenti, hormis les véhicules qui sur les grands axes rectilignes s’entrecroisent, se dépassent, s’entrechoquent dans un chaos organisé. Aucun passant, des malls et des restaurants plutôt vides. Mais en soirée, la ville se réveille. Les Saoudiens sortent pour aller dans les cafés, les restaurants, les malls, les parcs. La ville offre un choix toujours plus étendu d’activités, particulièrement au moment de la Riyadh Season.
Dans quel contexte avez-vous décidé de vous expatrier en Arabie saoudite ?
J’ai suivi mon mari qui travaillait depuis 5 ans avec l’Arabie avant que sa société ne lui propose un poste en expatriation.
Marie-Laure Hubert, quelles ont été vos principales difficultés lors de votre installation en Arabie saoudite ?
Aucune ! Il y a une très forte entraide dans mon compound. Dès mon arrivée, les autres résidentes m’ont accueillie, m’ont communiquée les bons tuyaux, m’ont introduit dans les deux associations françaises. L’Arabie est notre troisième expatriation après Pekin de 1996 à 1998 et New-Delhi de 2011 à 2014 mais c’est la destination la plus facile.
Marie-Laure Hubert, quelle est votre activité professionnelle ?
On ne peut pas vraiment parler d’activité professionnelle mais je suis artiste. Mon inspiration vient de mon pays d’accueil, son architecture, ses habitants et ses traditions. J’anime aussi un atelier de peinture pour francophones.
Marie-Laure Hubert, avez-vous des enfants ? Comment s’est passée leur adaptation à ce nouvel environnement, l’école, les activités ?
Nous avons 5 enfants. Les trois aînés sont restés faire leurs études supérieures en France, les deux « petits » derniers nous ont suivi. Ils ont 16 ans et sont en 1ère à l’EFIR. En arrivant, leur adaptation a été difficile. Alors qu’ils étaient très sociables et bien intégrés en Bretagne, leur arrivée en 3ème à l’EFIR a été très compliquée. Ils se sentaient très isolés, sans amis dans leur classe commune, sans la fratrie à la maison, sans les copains le week end.
Et puis tout a changé du jour au lendemain au bout de deux mois. Un simple changement de classe a modifié la donne. Depuis, ils ont une super bande de copains et ne voudraient pour rien au monde retourner vivre en France. Comme quoi, il faut persévérer, surtout avec des ados.
Quels sont les préjugés et/ou croyances que vous avez pu avoir en amont du départ, et qui se révèlent faux ou réels ?
Le principal préjugé était que les Saoudiens étaient des gens fermés, particulièrement les femmes derrière leur niqab mais aussi les hommes, que j’imaginais semblables aux Qatari, inaccessibles. Or cette image s’est révélée totalement erronée. Au contraire, je n’ai jamais vu un peuple aussi ouvert.
Les Saoudiens et les Saoudiennes sont toujours promptes à communiquer, à poser des questions, à féliciter, à inviter pour un qawa ou une Qabsa, le plat traditionnel, particulièrement dans les villages. Il n’est pas rare qu’un inconnu m’invite chez lui pour le déjeuner, qu’on m’offre des dattes, qu’on paie ma note au restaurant dans une station-service loin de Riyadh, ou qu’on me propose de me guider jusqu’à un site.
Marie-Laure Hubert, d’un point de vue culturel, quels sont les changements dans la vie de tous les jours qui vous ont le plus surpris ?
Les magasins et les restaurants sont ouverts pour la plupart jusqu’à minuit, voire plus. Même si on trouve ces horaires absurdes en arrivant, on s’habitue vite à ce confort et j’avoue me sentir démunie quand, pendant les vacances en France, il me manque un ingrédient à 23h !
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre quotidien en Arabie saoudite ?
Étrangement, la liberté ! Notre arrivée coïncide avec l’autonomie de mes enfants, ce qui m’apporte une liberté accrue. La navette du compound gérant les déplacements de et vers l’EFIR, je peux m’absenter sans restriction.
Je découvre la ville, la région, le pays. Beaucoup d’amis ou de membres de nos familles viennent nous rendre visite, et chaque fois, je joue les guides touristiques de Riyadh à AlUla, en passant par les provinces de l’Est ou la région de Djeddah. J’en suis à mon dixième séjour à AlUla en 2 ans !
Le week-end, nous aimons partir dans le désert avec des amis, explorer les wadis ou découvrir de nouveaux cordons de dunes. Ces sorties sont l’occasion de déguster de bons plats autour d’une table conviviale… car nous restons français malgré tout.
Et le moins ?
Les embouteillages ! Il y en a partout et tout le temps. Conduire est sportif à Riyadh mais c’est essentiel pour appréhender la ville dans toutes ses dimensions.
Un mot sur votre expérience personnelle, vos adresses coup de cœur à Riyadh :
Vos deux bonnes adresses restaurants à Riyadh :
• Le Florya à Rosh’n Front pour ses viandes délicieuses et le show du boucher.
• Takya à Bujairi Terraces pour ses spécialités saoudiennes retravaillées façon occidentale
Vos deux bonnes adresses d’activités à faire à Riyadh :
• Du galop dans les dunes à Nofa Resort
• Une expérience de réalité virtuelle à Dreamscape (je suis fan de Secret of the Lost Pearl)
Vos deux adresses shopping à Riyadh :
J’adore aller au Princess Souk. Il faut fouiller dans ce grand marché de seconde main, mais on y trouve des pépites à prix totalement dérisoires. Des robes à 10 SAR, des vestes de grandes marques à 20 SAR, des manteaux de désert à 50 SAR…
Mon conseil : annoncez fermement votre prix au lieu de demander combien ça coute, sinon, c’est l’arnaque assurée.
Les incontournables à visiter à Riyadh :
Scientist Gift permet de découvrir gratuitement, en une soirée avec un guide, la mosquée AlRajhi et la culture saoudienne : l’histoire au Masmak fort, le commerce traditionnel au Deera Souk, la religion à la mosquée AlRajni et la gastronomie au Nadj Restaurant. Je fais le tour avec chacun de mes visiteurs français.
Edge of the World par la nouvelle route et Diriya, bien sûre !
Deux spécialités à absolument tester en Arabie saoudite :
Le qawa, café saoudien qui a plus le gout d’un thé à la cardamome, accompagné de dattes pour en ôter l’amertume
La mousse de lait de chamelle avec une datte
Marie-Laure Hubert, deux conseils à donner aux futurs expats qui souhaitent s’installer en Arabie saoudite :
Foncez, le pays se développe à vue d’œil, c’est le moment de venir !
Achetez un vrai 4×4, plutôt qu’une berline ou un SUV, pour profiter du désert, trésor du royaume.
La communauté française en Arabie saoudite : quels organismes, associations, rendez-vous culturels ou business mensuels rassemblent la communauté francophone à Riyadh ?
• Riyadh Accueil organise presque tous les jours des événements pour rassembler ses adhérents francophones : petites virées pour découvrir la ville, café voyage, cours de chant, cours de peinture, marche dans le DQ, tournois de belote ou de tarot, journées dans le désert, soirées…
• L’UFE organise des tournois de pétanque, de golf, des olympiades et des soirées très agréables dans une ferme saoudienne.
LE MOT DE LA FIN :
Il y a tant de choses à faire à Riyadh que les semaines ne sont pas assez longues !
Vos contacts : Hubert Marie Laure
Téléphone : +966 040 7698
Whatsapp : +33 60 808 2304
Mail : marie.laure.hubert@gmail.com