Portrait d’expat en Arabie saoudite : la parole à Grégory D., expatrié à Al Khobar !

Depuis combien de temps en Arabie saoudite ? Dans quelle ville/quel compound vivez-vous actuellement ?

Je suis expatrié en Arabie saoudite depuis 10 ans, et je vis à Al Khobar avec ma femme et mes deux enfants. Je vis dans le compound ARAMCO (car salarié chez Aramco), idéalement situé près de la mer où tout est facilement accessible.
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Comment décririez-vous la ville d’Al Khobar en quelques mots ?

C’est une ville agréable, proche de la mer, ce qui me permet de profiter des différentes activités nautiques.
Je pratique le Kitesurf deux à trois fois par semaine en famille avec ma femme et mes enfants.
La ville d’Al Khobar est à 40 minutes du Bahreïn, à 4h de route du Qatar et à 1h d’avion de Dubaï ; une position géographique idéale pour s’évader les week-ends. Si je devais comparer Al Khobar à une ville française, ce serait Marseille.

Dans quel contexte avez-vous décidé de vous expatrier en Arabie saoudite ?

J’ai saisi une opportunité professionnelle afin d’atteindre mes objectifs personnels et professionnels. Cette expatriation me permettait d’atteindre mes objectifs plus rapidement.

Quelles ont été vos principales difficultés lors de votre installation en Arabie saoudite ?

Pas de difficultés particulières liées à l’installation en Arabie saoudite, cependant il faut garder en tête qu’une expatriation en couple se prépare, il me semble important d’être sur la même longueur d’onde concernant le projet de vie.

L’administratif, les « process » sont relativement longs et parfois compliqués, même si c’est déjà mieux qu’avant. Il y a 10 ans par exemple, cela avait pris 4 mois pour faire venir ma famille.
Dans le secteur administratif, il y a souvent la barrière de la langue et même sur certains sites internet, l’anglais n’est pas toujours disponible.

Quelle est votre activité professionnelle ?

Je suis ingénieur forage pour la compagnie nationale d’Arabie saoudite Aramco. Je suis dans un secteur que l’on pourrait considérer de niche. Ce n’est pas un métier que l’on peut faire de partout.
Je suis en contrat local, je ne suis pas expatrié pour le compte d’une société française. Je sais donc que quand je quitterai l’Arabie, mon futur professionnel ne sera pas forcement en France. Ma famille et moi-même acceptons cette « incertitude » et nous la trouvons même motivante.

Dans votre quotidien professionnel, avez-vous eu des difficultés pour vous adapter à votre nouvel environnement ?

Non pas vraiment, académiquement et professionnellement, venant de France, nous avons la chance d’être bien formés. Quand je suis arrivé dans le royaume, je me suis senti bien armé pour faire ma place.

Les horaires de travail (7h – 16h) permettent de profiter de sa famille et d’avoir des loisirs.

Je travaille avec quelques expatriés, mais majoritairement avec des Saoudiens. Une partie d’entre eux ont fait leurs études à l’étranger, jusqu’à bac +7 pour certains. Mes collègues sont curieux, ont envie d’échanger et de faire découvrir leur culture.

Ma femme est institutrice diplômée de l’IUFM. Lorsque nous avons prévu de nous expatrier en Arabie saoudite, elle a fait certifier son diplôme français par une université américaine. Elle a donc maintenant une équivalence qui lui permet d’enseigner le CP dans une école américaine.

Avez-vous des enfants ? Comment s’est passé leur adaptation à ce nouvel environnement, école ? activités ?

Oui j’ai deux enfants de 9 ans et 11 ans en primaire à l’école américaine Dhahran Hills. L’école est située dans le compound dans lequel nous vivons, ce qui est évidemment très pratique !
Quand nous sommes arrivés notre ainé avait 1 an et demi et le deuxième n’était pas né, donc pour eux l’Arabie saoudite c’est la maison, et n’ont eu aucune difficulté d’adaptation. La vie pour les enfants est très facile ici, en totale sécurité, dans un environnement multiculturel.

En tant que français sur Al-Khobar, nous avions deux possibilités en termes de scolarisation :
Soit l’école française, où vont les étudiants français et francophones. Il y a des professeurs détachés de l’éducation nationale mais également des professeurs parlants français, pas forcément issue du système français.
Soit les écoles américaines et anglaises. Nous avons fait le choix de les mettre à l’école américaine pour les exposer dès leur plus jeune âge à la langue anglaise. Ils y sont toujours mais nous avons toujours la possibilité de les rebasculer dans le système français dans le futur.

La vie quotidienne en Arabie saoudite intrigue et interroge grand nombre de futurs expatriés. Quels sont les croyances et/ou préjugés que vous avez pu avoir en amont du départ, et qui se révèlent faux ou réels ?

Ce qui est sûr c’est que le pays évolue au quotidien, ça a commencé par l’autorisation de la conduite pour les femmes, les restaurants qui se développent, l’ouverture du pays au tourisme.

D’un point de vue culturel, quels sont les changements dans la vie de tous les jours qui vous ont le plus surpris ?

Il faut accepter de lâcher prise et de se lancer dans l’inconnu, ce qui est intéressant.

Qu’est-ce que vous auriez aimé savoir avant de vous installer en Arabie saoudite ?

Tout change très vite en Arabie, ce qui était vrai il y a 6 mois, n’est peut-être plus d’actualité.
Le coût de la vie a sensiblement augmenté au cours des 10 dernières années.
L’éducation peut être un poste de dépense important si ce n’est pas compris dans son contrat.
Il reste encore difficile de trouver des informations sur l’Arabie saoudite quand on prépare son expatriation ici

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre quotidien en Arabie saoudite ?

• Sa situation géographique : on est assez rapidement partout pour voyager.
• La proximité avec la mer
• Avoir du temps pour soi et sa vie de famille
• Une belle qualité de vie
• La sécurité

Et le moins ?

• La distance avec la famille
• Certains petits plaisirs gastronomiques

Un mot sur votre expérience personnelle, vos adresses coup de cœur à Al Khobar :

Vos deux bonnes adresses restaurants à… : Il est important de garder en tête que les restaurants « occidentaux » peuvent être très chers, voir hors de prix. Par exemple pour un restaurant de sushis un peu trendy, sans alcool, comptez facilement 100 euros par personne. Un prix exorbitant n’est pas en plus la garantie que l’on y mangera mieux. Il y a de bons petits restaurants de poisson, pas trop chers.
Eatsy, restaurant italien très bon mais pas donné (40 euros le plat de pâtes et 78 euros avec de la viande).
Maharaja By Vineet, cuisine indienne. Ouvert par Vineet Bhatia un chef globe-trotter qui possède des restaurants étoilés Michelin à Londres et à Genève.

Vos deux bonnes adresses d’activités à faire à Al Khobar : les diverses activités nautiques comme le kite surf ou encore les sorties désert.
La région d’Assir, Al Souda, une région montagneuse où il fait frais, est très belle et verdoyante. C’est idéal pour une escapade de quelques jours, il y a cependant encore peu d’infrastructures hôtelières.
Jubail : pour faire une sortie bateau en famille ou entre amis, ou du snorkeling. On peut également voir des dauphins quand on a de la chance.
Pour pratiquer le kitesurf, la Baie de Half moon, idéale pour débuter et progresser. Il y a même un spot d’eau douce, au cœur de dunes, à 1h30 d’Al Khobar (magique mais que je garderai secret 🙂 )

Vos deux adresses shopping à Al Khobar : le Fish Market (halles) ouvert tous les jours, avec du super poisson à un prix très raisonnable.

Les incontournables à visiter à Al Khobar : Ithra Théatre : Un centre de la culture, ouvert au public. Ils organisent des concerts, des spectacles, des représentations, il y a une salle de cinéma. C’est un lieu très joli. L’arrivée du Paris Dakar y a eu lieu cette année…
Le désert est très beau et est facilement accessible. C’est sympa avec les enfants d’aller chercher des fossiles…

Si vous aviez deux conseils à donner aux futurs expats qui souhaitent s’installer en Arabie saoudite :

S’expatrier en Arabie avec une idée précise de ce qu’on va y faire, avec un projet personnel et professionnel établi. Il est important de se renseigner sur la ville où l’on va s’installer en fonction de ses aspirations :
Riyadh étant la capitale, c’est idéal pour des personnes plus citadines, comparable à Paris avec une communauté françaises plus développée.
Dammam / Al Khobar pour des personnes qui souhaitent être proche de la mer et profiter d’activité en pleine nature. Jeddah est un intermédiaire entre Riyadh et Dammam / Al-Khobar, proche de la mer pour également profiter de la nature.

Si on envisage l’Arabie comme une expatriation, c’est que l’on est déjà dans un certain état d’esprit. Ce n’est pas comme une expatriation à Londres, Madrid… Si la personne se dit « tiens, j’ai envie d’essayer » c’est déjà la bonne attitude. Mais si la personne est célibataire, très citadine voire « Titi parisien » ou que ça ne va pas trop dans son couple… ce n’est peut-être pas la meilleure option d’envisager l’Arabie saoudite comme expatriation.

Il faut que ce soit un projet commun, l’argent ne peut pas être le seul moteur !
C’est une expatriation qui se prépare, bien adaptée à des enfants en bas âges.

La communauté française en Arabie saoudite : quels organismes, associations, rendez-vous culturel ou business mensuel rassemble la communauté francophone à Al Khobar ?

Je n’ai jamais vraiment cherché à me connecter avec des Français, sachant qu’il y a un grand nombre de nationalités différentes, c’est sympa de côtoyer d’autres nationalités.
Cependant, c’est tout à fait possible et assez facile de rentrer en contact avec la communauté française si on en a envie, grâce aux événements organisés par l’ambassade ou le consulat de France, l’Alliance Française.

LE MOT DE LA FIN :

Il y a plein de choses à faire et à découvrir, il faut être actif, ne pas hésiter à demander, poser des questions et oser. Il y a de vraies pepites à découvrir, qui se transmettent beaucoup par la bouche à oreille.
Faire attention à tout ce que l’on peut trouver sur internet (sauf sur Saudimadame :-))… rarement exact ou très exagéré.