Depuis combien de temps en Arabie saoudite et Jeddah ?

Depuis février 1984, cela fait pratiquement 39 ans que je suis en Arabie saoudite.

D’où venez-vous ?

A l’origine je viens de Syrie. Je suis arrivé en France en novembre 1969 pour étudier la médecine à la faculté de Montpellier et depuis j’ai acquis la nationalité française.

Quel est votre métier/spécialité ? En quoi consiste-t-il ? Quels sont vos domaines d’expertise ou de prédilection ? En quelles langues consultez-vous ?

Je suis pédiatre, je pratique la pédiatrie courante de 0 à 16 ans. Je m’occupe du suivi général des enfants (vaccination, nutrition…) ainsi que l’ensemble des pathologies dont peuvent être atteints les enfants.
Je suis également sous-spécialisé en néonatalogie, j’ai une expertise spéciale dans les prématurés et nouveau-nées et leurs pathologies. De plus, ma pratique très longue ici, m’a permis d’acquérir une expertise pratique en maladie respiratoire et ORL.

Je suis trilingue, je peux consulter en anglais, arabe et français.

À partir de quel âge avez-vous eu envie de prendre cette voie et pour quelle raison ?

Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours eu conscience que la médecine était un métier noble, elle rend service à l’humanité, aux personnes en souffrance. C’est pour cela que j’ai toujours aimé ce métier.

Où avez-vous étudié ?

J’ai étudié la médecine à l’université de Montpellier et ma spécialisation en pédiatrie à l’université de Lyon. J’ai également effectué mes deux sous spécialités, la néonatalogie et la médecine tropicale à l’université de Montpellier.

Pourquoi avoir choisi Jeddah pour exercer ?

Dans les années 80, l’Arabie saoudite était un pays prometteur et en grand essor, Jeddah était à l’époque la capitale avant d’être transférée à Riyadh. De plus, la vie quotidienne y était, et y est toujours très agréable au bord de la mer et les gens y sont très ouverts.

Quelles sont les challenges/difficultés/facilités pour exercer le métier de médecin à Jeddah ?

Il y a d’abord un problème de culture, j’avais dans mes premières années beaucoup de difficulté à communiquer avec les personnes autochtones. La première différence, c’est que la structure n’est pas la même que ce que l’on connait en France. Le parcours médical est différent pour les patients.
Médecin généraliste ou médecin de famille qui est le premier interlocuteur qui dirige les patients vers des spécialistes. Ici en Arabie saoudite, le patient va directement voir un spécialiste, ou directement à l’hôpital qui normalement devrait être réservé aux cas plus complexes. La conception des spécialités est très établie ici. Alors qu’en France, le médecin généraliste est le pivot de la médecine.

Dans mon cas précis en tant que pédiatre, on vient me voir pour des visites ; cependant lorsqu’un enfant a un problème respiratoire les patients vont directement voir un pneumologue, dans le cas d’une otite le patient va voir un ORL alors qu’il devrait passer par un pédiatre.

L’autre différence majeur se trouve dans le système d’assurance, de remboursement. En France le médecin est maitre dans ses choix thérapeutiques ou examen complémentaire nécessaire, en Arabie il est obligatoire de demander un accord au préalable aux compagnies d’assurance, dans certains cas il faut batailler pour avoir les accords pour des examens absolument indispensables pour le patient.

Est-ce plus simple ou plus compliqué qu’en France ?

Oui c’est plus compliqué par rapport aux différences de cultures et aux pratiques médicales distinctes.

Dans votre spécialité, rencontrez-vous des pathologies plus spécifiques / plus courantes en Arabie saoudite ?

C’est le pays des maladies infectieuses, respiratoire et ORL. De plus, l’asthme monte en flèche, prêt de 20% des enfants en souffrent. La consanguinité très fréquente ici, fait que les maladies héréditaires sont bien plus nombreuses qu’en Europe.

Quels sont les éléments les plus motivants de votre métier ?

L’enfant, c’est l’espoir, l’avenir, l’innocence. Le voir souffrir déclenche en moi-même une force énorme pour le soulager.

Avec le recul, que referiez-vous différemment ?

A l’origine, je voulais faire de la cardiologie ou être ingénieur. Je pense que ma pensée logique y est pour quelque chose. Je suis très matheux et la cardiologie est une spécialité beaucoup plus logique que d’autre spécialité, c’est donc pour cela que je voulais être cardiologue.
En ce qui concerne le métier d’ingénieur, il m’a toujours fasciné car c’est très innovateur même en médecine les progrès médicaux sont énormes, c’est grâce aux ingénieurs, le scanner, la résonnance magnétique…
Sans tous les instruments conçus par les ingénieurs, la médecine n’aurait pas tant évolué.

Vos deux bonnes adresses restaurants à Jeddah ?

• Dans l’hôtel Shangri-La Jeddah au bord de la mer, le petit déjeuner y est magnifique avec une vue mer extraordinaire.
• Un nouveau restaurant de « seafood », Al AAli qui se trouve tout proche de Saudi Street.

Vos deux bonnes adresses sorties/activités à Jeddah ou en Arabie saoudite ?

• Le club du Hilton est le meilleur de la région surtout sa piscine, j’y étais pendant des années.
• A côté de jeddah, il y a une cité qui s’appelle Kalis dans la ville King Abdallah Economic city, au bord de la mer. Il y a un compound avec de nombreux hôtels magnifiques dont l’hôtel Bay La Sun, pour passer un week-end au calme.

LE MOT DE LA FIN

L’Arabie est un pays jeune et moderne, le nouveau dirigeant à une vision très ambitieuse avec des moyens énormes. Il a ouvert le pays et propulsé les jeunes, éduqués à l’occident au-devant de la scène. Côté médical, nous sommes très bien outillés avec un accès au soin de santé bien plus rapide ici qu’en Europe.

Venez nombreux !!

Consultation avec le Dr Moukhles Alam :

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